Homé­lie : Messe de la nuit à la cathé­drale SS. Pierre et Paul, Kara

« Or, pen­dant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfan­ter fut accom­pli. Et elle mit au monde son fils pre­mier-né ; elle l’emmaillota et le cou­cha dans une man­geoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle com­mune. Dans la même région, il y avait des ber­gers qui vivaient dehors et pas­saient la nuit dans les champs pour gar­der leurs trou­peaux. L’ange du Sei­gneur se pré­sen­ta devant eux, et la gloire du Sei­gneur les enve­lop­pa de sa lumière. Ils furent sai­sis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : ‘’Ne crai­gnez pas, car voi­ci que je vous annonce une bonne nou­velle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sau­veur qui est le Christ, le Sei­gneur’’. »
Bien-aimés dans le Sei­gneur,
A tous et à cha­cun, je sou­haite la bien­ve­nue dans cette église cathé­drale SS. Pierre et Paul de Kara. C’est. Joseph et Marie ont tous deux (2) col­la­bo­ré avec Dieu dans la réa­li­sa­tion de ce que nous célé­brons : noël, fête de la nais­sance de Jésus. En effet, à l’annonce de l’ange, Marie répon­dit, « ‘Voi­ci la ser­vante du Sei­gneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » de même pour ce qui est de Joseph, l’évangile nous dit « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Sei­gneur lui avait pres­crit : il prit chez lui son épouse mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il don­na le nom de Jésus. » (Mt 1, 24–25).
Ain­si Dieu a besoin de l’homme et de la femme pour la réa­li­sa­tion de ses des­seins d’amour sur l’humanité. Mer­ci à vous, papas et mamans qui accep­tez d’être des col­la­bo­ra­teurs de Dieu dans la trans­mis­sion de la vie, dans l’éducation des enfants. Par votre enga­ge­ment, chers parents, vous pre­nez votre part dans le pro­ces­sus pro­gres­sif qui conduit petit à petit à l’accomplissement de toutes choses en Dieu. Que la grâce de Noël vous for­ti­fie et vous éclaire dans votre mis­sion.
Or, pen­dant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfan­ter fut accom­pli. Et elle mit au monde son fils pre­mier-né ; elle l’emmaillota et le cou­cha dans une man­geoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle com­mune. Dans la nuit de noël la nais­sance de Jésus se fait sans bruit, dis­crè­te­ment, dans le silence et un total dépouille­ment. Jésus le Fils de Dieu dans un total dépouille­ment, sans bruit, dis­crè­te­ment entou­ré de Marie et de Joseph. En disant Oui à Dieu l’histoire de Joseph et de Marie va s’écrire au rythme du dévoi­le­ment pro­gres­sif du mys­tère de Jésus : la visite des ber­gers, celle des mages, la fuite en Egypte, le retour et l’installation à Naza­reth, le bap­tême de Jésus au Jour­dain, la vie iti­né­rante de Jésus, la pas­sion, la mort et la résur­rec­tion de Jésus. Tout dans la vie et le par­cours de Joseph et de Marie est mar­qué par JESUS.
Bien-aimés dans le Sei­gneur,
Nous sommes là pour ado­rer Jésus. Nous sommes là pour le louer. Ce Jésus est celui de Noël, Celui du bap­tême au Jour­dain, Celui des miracles, Celui du ser­mon sur la mon­tagne. Le Jésus devant qui nous sommes invi­tés à nous pros­ter­ner, Lui cou­ché dans une man­geoire est le même sur les routes de Gali­lée, de Sama­rie et de la Judée. C’est Lui le même qui entre triom­pha­le­ment le dimanche des rameaux à Jéru­sa­lem et qui le ven­dre­di saint enten­dra ces paroles : « cru­ci­fie-le, cru­ci­fie-le »
Nous sommes là pour lui offrir nos per­sonnes, vos sou­cis, nos pré­oc­cu­pa­tions, nos peurs, nos inquié­tudes, nos angoisses. Nous sommes là chan­tant à cœur joie mais conscients des réa­li­tés qui sont les nôtres. Nous sommes conscients qu’il nous faut tra­vailler dure ; nous sommes conscients que pour gagner notre pain quo­ti­dien il nous faut trans­pi­rer. Nous sommes conscients que vivre en tant que chré­tiens est un che­min dif­fi­cile, plein de joie mais aus­si de défis, défis et dif­fi­cul­tés ; dif­fi­cul­tés et peines. Chré­tiens notre vie sur terre, vie de foi, d’Espérance et de cha­ri­té est mar­quée par la réa­li­té de la CROIX. Nous sommes en marche, en tant que peuple de FOI, peuple nour­rit et conduit par Dieu Lui-même. Il nous conduit en nous invi­tant à entrer dans la nou­veau­té qu’Il apporte. Il nous conduit en nous encou­ra­geant à accueillir la nou­veau­té qu’Il apporte. Accueillir la NOUVEAUTE de Dieu c’est entrer dans un pro­ces­sus de renon­ce­ment, de morts et de résur­rec­tion suc­ces­sives. Dieu naît et gran­dit dans nos cœurs à coup de morts à nous-mêmes et à tout ce qui n’est pas Lui. Cela n’est pas facile. C’est vrai. Il faut le recon­naître, l’affirmer et le réaf­fir­mer. Il en a été tou­jours ain­si. Pen­sons à nos ancêtres dans la foi. Moïse a eu du mal à convaincre ses frères et sœurs qu’il est l’envoyé de Dieu, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. De même des pro­phètes par­mi les­quels Elie dont Ben Sirac fait l’éloge. Et que dire des apôtres eux-mêmes ? Jésus a pris le temps d’initier ses apôtres au mys­tère de sa per­sonne et de sa mis­sion. Et le jeu­di saint nuit il leur dira : « tout ce que j’ai enten­du de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15). Jésus a ouvert son cœur à ses apôtres. Mais au cours de sa pas­sion tous vont s’enfuir et le lais­ser seul. Après sa résur­rec­tion Jésus va les ras­sem­bler de nou­veau et les envoyer en leur don­nant son Esprit. A leur tour les apôtres vont connaître les per­sé­cu­tions. Tout cela loin de les décou­ra­ger fut plu­tôt l’occasion d’affirmer, de confes­ser publi­que­ment leur foi et leur joie de croire : « Est-il juste devant Dieu de vous écou­ter, plu­tôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impos­sible de nous taire sur ce que nous avons vu et enten­du. » (Ac 4, 19–20).
Silence
A tous et à cha­cun JOYEUX NOËL
Sei­gneur donne-leur le repos éter­nel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Et que Dieu tout-puis­sant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE

+Jacques Dan­ka LONGA
Evêque de Kara.