Extrait d’un com­men­taire de S. Gré­goire le Grand sur le livre de Job
« Sou­vent, l’âme fra­gile, lors­qu’elle est enve­lop­pée, pour ses bonnes actions, par la brise cares­sante de la faveur humaine, se laisse entraî­ner vers les joies exté­rieures, néglige ce qu’elle dési­rait inté­rieu­re­ment et demeure sans force devant les appels qui lui par­viennent du dehors ; au point qu’elle se réjouit moins d’être bien­heu­reuse que d’en avoir la répu­ta­tion. En buvant les paroles qui font son éloge, elle aban­donne sa pre­mière entre­prise. Ain­si, elle se sépare de Dieu pour le motif même qui la fai­sait paraître digne d’é­loge à cause de Dieu. Mais il arrive aus­si que l’âme per­sé­vère dans le bien, et pour­tant subisse la déri­sion des hommes. Elle agit de manière admi­rable, et elle reçoit des injures. Alors celui que les louanges auraient pu atti­rer au dehors, repous­sé par les affronts, rentre en lui-même. Et il s’af­fer­mit en Dieu d’au­tant plus soli­de­ment qu’il ne trouve à l’ex­té­rieur rien où il puisse se repo­ser. Il met toute son espé­rance dans son Créa­teur et, au milieu des moque­ries outra­geantes, il n’im­plore plus que le témoin inté­rieur. L’âme de l’homme affli­gé s’ap­proche de Dieu d’au­tant plus qu’il est délais­sé par la faveur des hommes. Il se répand aus­si­tôt en prière, et sous l’op­pres­sion venue du dehors, il se puri­fie pour sai­sir les réa­li­tés inté­rieures. »
 

Mgr Jacques Dan­ka LONGA

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