Bien-aimés dans le Seigneur,

En ce 7^e dimanche de pâques, Jour­nées des com­mu­ni­ca­tions sociales, l’occasion de notre de cette messe, est le jubi­lé d’or de la Congré­ga­tion S. Jean. Dans le cadre de cette célé­bra­tion du jubi­lé d’or, hier cer­tains novices ont fait offi­ciel­le­ment leurs pre­miers pas en pro­non­çant leurs vœux. Aujourd’hui c’est au tour des frères Vincent de Paul et Pas­cal de dire OUI défi­ni­ti­ve­ment au Sei­gneur par les vœux per­pé­tuels de pau­vre­té, de chas­te­té et d’obéissance dans la Congré­ga­tion S. Jean.

Il convient que de nos cœurs, de nos âmes et de nos lèvres montent des chants et des hymnes de louange, de recon­nais­sance et de gra­ti­tude pour ce que nous vivons. Ain­si que nous le savons la louange et l’action de grâce sont l’une des manières les plus indi­quées pour goû­ter à la beau­té de la vie, savou­rer le don de l’existence humaine, le don de la foi. Il faut apprendre, à rendre grâce Dieu car, l’action de grâce « est l’acceptation anti­ci­pée des grâces divines à venir. Elle dilate le cœur à la mesure des bien­faits de Dieu et déride le visage du croyant le ren­dant gai, rayon­nant, lumi­neux et joyeux. Celui qui ne sait pas dire mer­ci cultive l’aridité du cœur et s’enferme dans une tris­tesse et une insa­tis­fac­tion gran­dis­sante dont le som­met, l’apothéose, la fin est ruine de l’âme[1]»

Bien-aimés dans le Seigneur,

Jubi­lé d’or de fon­da­tion, vœux per­pé­tuels. Qu’est-ce qui unit ces évé­ne­ments ? Il me vient dans le cœur, la réa­li­té du che­mi­ne­ment. Tout ins­ti­tut germe peti­te­ment, len­te­ment dans le cœur de l’instrument humain qu’est le fon­da­teur ou la fon­da­trice. Le cha­risme, don que reçoit l’instrument humain fait d’abord son che­min dans le cœur de ce der­nier, muris­sant, se pré­ci­sant, pre­nant forme pour être dit dans un style de vie. Puis vient l’étape du par­tage avec d’autres per­sonnes, de ce don d’abord reçu, digé­ré et ren­du visible et viable par l’instrument humain. Les débuts sont sou­vent bal­bu­tiants, par­fois lents, le don ain­si incar­né dans la per­sonne et la vie de l’instrument humain cher­chant ses propres marques. Ceci à l’image du royaume de Dieu qui res­semble à une graine de mou­tarde. « quand on l’a semée, elle gran­dit et dépasse toutes les plantes pota­gères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » (Mc 4, 31–32)

Pour les can­di­dats de ce jour, les vœux per­pé­tuels sont, bien sûr, l’aboutissement d’un che­mi­ne­ment et le départ d’une nou­velle étape dans le che­mi­ne­ment. Tout se passe comme si l’homme, le croyant, le consa­cré était un per­pé­tuel pèle­rin pas­sant d’une étape à une autre, cha­cune ayant ses exi­gences, ses joies, ses peines et ses richesses. « Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le pre­mier et le der­nier, le com­men­ce­ment et la fin. Heu­reux ceux qui lavent leurs vête­ments : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entre­ront dans la ville. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous appor­ter ce témoi­gnage au sujet des Églises. Moi, je suis le reje­ton, le des­cen­dant de David, l’étoile res­plen­dis­sante du matin.’’ L’Esprit et l’Épouse disent : ‘’Viens !’’ Celui qui entend, qu’il dise : ‘’Viens !’’ Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gra­tui­te­ment. Et celui qui donne ce témoi­gnage déclare : ‘’Oui, je viens sans tar­der.’’ – Amen ! Viens, Sei­gneur Jésus ! »

Oui le chré­tien est pèle­rin d’Espérance. Nous sommes en marche. Notre réelle patrie est en Dieu. Ce che­mi­ne­ment mar­qué par des hauts et des bas, des moments de luci­di­té et de brouillard, nous le vivons en com­pa­gnie des saints, en com­pa­gnie de nos pré­dé­ces­seurs et devan­ciers dans la foi et sur des che­mins de la foi. Leurs exemples nous encou­ragent, nous sti­mulent tel celui rap­por­té dans la pre­mière lec­ture de ce jour.  « Rem­pli de l’Esprit Saint, Étienne fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il décla­ra : ‘’Voi­ci que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.’’ Tous ensemble, ils se pré­ci­pi­tèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapi­der. Étienne, pen­dant qu’on le lapi­dait, priait ain­si : ‘’Sei­gneur Jésus, reçois mon esprit.’’ Puis, se met­tant à genoux, il s’écria d’une voix forte : ‘’Sei­gneur, ne leur compte pas ce péché.’’ Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. »

Frères de la Congré­ga­tion S. Jean, féli­ci­ta­tions à vous. Mer­ci pour le témoi­gnage de Foi, d’Espérance et de Cha­ri­té que vous don­nez par­tout où vous êtes en mis­sion dans le monde et dans l’Eglise. Cin­quante ans ce n’est pas peu. Mais le meilleur est encore à venir. Car dans la logique de la foi nous allons vers l’accomplissement de toute chose en Dieu. Que les 50 pro­chaines années soient encore plus belles que les pre­mières. Mer­ci d’être venus au Togo et à Kara. Sen­tez-vous en Église au dio­cèse de Kara et que la mis­sion à Kara soit fruc­tueuse, belle, joyeuse d’une joie spi­ri­tuelle et conta­gieuse. Du Sei­gneur nous implo­rons toutes les grâces et béné­dic­tions sur vous et sur vos amis, bien­fai­teurs et connais­sances sans oublier vos parents et vos com­pa­gnons de route.

Vous qui avez pro­non­cé vos vœux hier et vous qui le faites en ce jour, soyez heu­reux et épa­nouis dans ce que vous avez choi­si d’être. Que la per­sonne et la vie de cha­cun de vous plaise au Sei­gneur et donnent aux autres sur­tout les jeunes le goût des choses de Dieu et l’amour de Dieu.

Féli­ci­ta­tion au frère Fran­çois Xavier CAZALI et son conseil géné­ral pour leur élec­tion. Fruc­tueux ser­vice à eux.

« ‘’Père saint, je ne prie pas seule­ment pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croi­ront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aus­si, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai don­né la gloire que tu m’as don­née, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ain­si par­fai­te­ment un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as don­nés, je veux que là où je suis, ils soient eux aus­si avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as don­née parce que tu m’as aimé avant la fon­da­tion du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont recon­nu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aus­si, je sois en eux. »

Sei­gneur donne-leur le repos éter­nel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix.

Que Dieu tout-puis­sant vous bénisse le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen

Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.

+ Jacques Dan­ka LONGA

Evêque de Kara

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[1] Mgr Jacques Dan­ka LONGA, homé­lie du 1er novembre 2014, IPB, Niamtougou.