L’âge d’Or de la fondation des Sœurs PSP : homélie de Mgr Jacques LONGA


Homélie
Excellences Messeigneurs
Mère Léocadie-Aurélie BILLY et vous toutes sœurs de la Providence de S. Paul, sœurs jubilaires
Vous toutes supérieurs généraux, provinciaux et régionaux
Mesdames et messieurs les responsables et leaders des autres confessions religieuses
Autorité politiques, civiles, militaires et coutumières
Révérends pères,
Révérends frères et révérends sœurs de la vie consacrée
Vous tous qui êtes venus de près ou de loin
Vous fidèles des différents lieux de mission des sœurs PSP, amis, bienfaiteurs, compagnons de route
Chers tous, à Kara, sentez-vous tous en Eglise.
A Dieu la gloire. Qu’Il bénisse tous et chacun.
Que célébrons-nous ? Jésus bien sûr. Que célébrons-nous ? L’Eucharistie bien sûr. Que sommes-nous venus faire ? Nous sommes venus faire mémoire. Faire mémoire des 50 ans de fondation de l’Institut des sœurs de la Providence de S. Paul (PSP). A la source, à l’origine, au commencement de la PSP il y a la FOI, le courage de la Foi ; la confiance et l’abandon au Dieu provident dans la foi. Nous célébrons donc la fécondité de la foi. La PSP est le fruit du don de la FOI accueilli et vécu par l’alors abbé Ignace Baguibassa SAMBAR-TALKENA. Célébrer ce jubilé c’est rendre hommage à ce fils d’humbles parents du pays nawda ; un fils qui a su mourir à lui-même pour renaître à la miséricordieuse et aimante inconnue de Dieu. Quittant son pays et sa parenté, Ignace accepta d’emprunter les voies et les chemins sinueux de la foi, comme s’il voyait l’invisible ; chemins sinueux et parfois couverts de brouillards, marqués d’hésitations humaines où cependant filtrait permanemment la lumière certaine de Dieu : « et moi je suis avec vous » (Cf. Mt 28, 19–20) ou encore « dans le monde vous aurez à souffrir. Mais, ayez confiance j’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33). Vraiment c’est au gré de la providence que l’œuvre spirituelle PSP a pris corps petitement, lentement mais sûrement. Saluons ensemble et avec force la foi silencieuse et agissante de l’abbé Ignace. Il faut relever le courage et l’audace de cet homme de Dieu que fut le fondateur ; courage et audace que seules la Foi, l’Espérance et la Charité qui nous viennent de Dieu permettent. Dans l’Eglise, ceux et celles qui sont appelés, à l’instar de Mgr Ignace, à avoir une postérité spirituelle sont et seront toujours des personnes qui voient loin dans l’espace et le temps. Il ne peut en être autrement car ces personnes sont portées par Dieu qui dépasse l’histoire et le temps. « Dieu au-delà de tout n’est-ce pas tout ce que peut chanter de toi ?» nous fait dire S. Grégoire de Nazianze.
« Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. »
Bien-aimé dans le Seigneur,
Il est bien évident que les sentiments dominants du psalmiste sont ceux de la gratitude, de la reconnaissance. Gratitude et reconnaissance ? Oui. Et c’est bien la raison, le contenu, le motif, le bien fondé de notre présence et de la présente célébration.
Il faut savoir dire MERCI au Seigneur. Lui dire merci à la mesure de ses bienfaits mais aussi à la mesure sans mesure de son immensité. A vrai dire nul homme, nulle âme ne peut prétendre rendre au Seigneur à la mesure de ses bienfaits. Nos paroles, nos actions de grâce sont et seront toujours en deçà de ce que le Seigneur EST, FAIT et DIT aussi bien pour nous que pour le monde, l’humanité entière.
Pour que notre action de grâce soit le moins indigne possible de Dieu, elle doit alors prendre sa source dans la personne, la vie, l’amour et l’offrande même de Jésus. Voilà pourquoi l’eucharistie est l’action de grâce par excellence : « Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance »
Sœurs PSP, avec vous, nous élevons la coupe du salut pour le bien que Dieu a déjà fait, fait et continuera de réaliser dans l’Eglise et dans le monde à travers vos personnes, le don de vous-mêmes, votre apostolat varié et diversifié, votre engagement aux côtés de la personne humaine dans les différentes réalités et situations de l’existence humaine. Merci sœurs PSP pour ce que vous êtes pour Dieu et pour l’Eglise, Eglise dans le monde, dans la société, au Benin, au Burkina, en France, en Italie, au diocèse de Dapaong, de Lomé, d’Atakpamé et de Kara pour .
« Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui devant tout son peuple »
L’action de grâce se mue en un engagement renouvelé : Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui devant tout son peuple. L’action de grâce à Dieu est toujours un engagement renouvelé à servir davantage le Seigneur et son Eglise. Car, si Dieu comble de ses bienfaits, c’est pour associer à son œuvre de salut, œuvre d’amour et engagement pour le salut des âmes. Les dons de Dieu sont tels qu’ils n’admettent pas la paresse et le repli sur soi. Les dons de Dieu élargissent le cœur humain aux dimensions des besoins de toute l’humanité. Les dons de Dieu ne sont véritablement tels que lorsqu’ils sont l’expression de l’amour de Dieu et du prochain. « sœurs PSP, l’histoire, la vie et l’œuvre de votre fondateur ont été l’expression du choix que Mgr Ignace Baguibassa SAMBAR- TALKENA a fait ‘’d’aimer Dieu, d’écouter sa voix, de s’attacher à Lui’’. C’est le secret de sa fécondité humaine et spirituelle dont vous êtes l’épiphanie, la manifestation. Puissiez-vous être, chacune pour sa part, un maillon digne de la postérité spirituelle de celui qui aura donné le témoignage de fils de la PROVIDENCE[1] »
« Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant : ‘’Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. ‘’ Jésus leur dit : ‘’Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux » (Lc 10, 17–19).
Bien-aimés dans le Seigneur,
Avec raison les disciples se réjouissent du succès de leur mission. Cependant Jésus insiste ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. La vraie joie des disciples est celle d’avoir leurs noms inscrits dans les cieux. L’appel, la mission et la vie en Dieu sont une seule et même réalité qui se déploie, s’explicite dans le temps. L’appel de Dieu à le suivre comporte la grâce du salut éternel. La vie de l’appelé, profondément enracinée dans la réalité humaine avec ses joies et ses peines, ses hauts et ses bas, plonge sa cime dans la sainteté et la vie sans fin auprès de Dieu.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.
[1] Mgr Jacques Danka LONGA, Mot d’ouverture du colloque le 25 avril 2025 à la maison généralice PSP, Kara.