Profession perpétuelle de Sr Adèle AWIYADA à Soumbou – Homélie de Mgr Jacques LONGA
Le samedi 25 octobre 2025, la paroisse Saint Antoine de Padoue de Soumbou, dans le doyenné de Kara-Sud, a accueilli un grand moment de joie et de foi : la profession perpétuelle de Sœur Adèle AWIYADA, religieuse de la Congrégation des Filles de Marie Immaculée, plus connues sous le nom de Sœurs Marianistes. La célébration eucharistique a été présidée par Monseigneur l’Évêque de Kara, entouré de plusieurs prêtres, religieux, religieuses, parents et fidèles venus soutenir l’élue du jour. Dans son homélie, l’évêque a rappelé la dimension sacrée de tout engagement envers Dieu et a exhorté la nouvelle professe à demeurer fidèle à sa consécration. Il a également exprimé sa gratitude et sa joie pour le témoignage de foi et de persévérance que Sœur Adèle offre à l’Église et à sa communauté. La fête s’est poursuivie le lendemain, avec une messe d’action de grâce, célébrée pour remercier le Seigneur pour les merveilles accomplies dans la vie de Sœur Adèle.

Voici l’intégralité de l’homélie de circonstance
Homélie aux vœux perpétuels de sœur Adèle AWIYADA, Samedi 25 octobre 2025
Bien-aimés dans le Seigneur,
Merci sœur Marie-Adèle de nous réunir en ce jour et en cette église paroissiale Saint Antoine de Padoue pour nous rendre témoins de votre engagement à la suite de Marie, Vierge fidèle pour servir Jésus et son Eglise dans l’institut des Filles de Immaculée de Marie. Ce pas que vous faites est unique et décisif. Il est l’expression d’une histoire entre Dieu et vous, histoire écrite dans le cœur même de Jésus qui vous a aimé et qui s’est livré pour vous. Témoins oui nous le sommes. Non seulement pour ces quelques heures mais pour toute la vie, le temps du déploiement de votre existence jusqu’à la fin de votre passage sur cette terre. Témoins nous le sommes en tant qu’Eglise, Corps du Christ et temple de l’Esprit. Témoins oui mais témoins de quoi ? En tant qu’Eglise nous sommes témoins d’un mystère, mystère du don de vous-même à Dieu. Oui les vœux consacrés, qu’ils soient temporaires ou perpétuels, sont un mystère. Car dans cette consécration il se passe quelque chose de grand, de beau, d’immortel, d’éternel qui échappe à l’intelligence humaine. Le oui du consacré est un « oui » qui s’inscrit dans la logique de l’Évangile, dans la dynamique du Christ, Serviteur-souffrant, et dans la confiance absolue en Celui qui transforme l’eau en vin.
Le oui du consacré, votre oui sœur Marie-Adèle, engage à être, à devenir BONNE NOUVELLE car Évangile veut dire bonne nouvelle. En se livrant tout entier à Jésus, le consacré devient une ESPERANCE pour les accablés et les affligés, une consolation pour ceux et celles qui désespèrent ; un encouragement pour ceux et celles qui sont tenté de baisser les bras. La logique de la bonne nouvelle consiste à se faire tout à tous, petit avec les petits faibles avec les faibles tout cela afin d’en gagner quelques-uns et pourquoi pas le plus grand nombre. La logique de l’Évangile consiste à servir plutôt qu’à être servi ou à chercher à être servi ; à donner et à se donner plutôt qu’à se préoccuper de soi-même ; à se dépouiller plutôt qu’à se mettre au centre.
Bien-aimés dans le Seigneur,
Cette célébration est le point d’arrivée d’un parcours, celui de sœur Marie-Adèle ; une histoire commencée depuis le sein de sa mère jusqu’au jour où, dans son immense joie, elle a reçu la réponse positive à sa demande d’être admise définitivement. Ce cheminement, cette histoire comporte comme toute histoire de vocation, des hauts et des bas. Cette histoire comporte aussi ce que j’appellerais nécessaires épreuves de purifications humaines et spirituelles, nécessaires car ce sont elles qui font grandir, croître, fleurir et porter du fruit. Pour que ce jour arrive le Seigneur s’est servi de vous tous et de beaucoup de personnes pour réaliser ses desseins d’amour sur sœur Marie-Adèle et ses merveilles en son cœur et en sa vie. Merci à vous tous pour ce que vous avez été pour elle. Tous sans exception vous avez été ses bienfaiteurs et Dieu ne manquera pas de vous bénir et de vous récompenser. Merci donc à vous compagnons de route de la sœur Adèle, vous ses supérieures, vous prêtres et fidèles de la paroisse S. Antoine de Padoue, vous ses parents, membres de sa famille.
Église, nous sommes Corps du Christ. S’il en est ainsi, il nous faut nous rappeler ce que S. Paul dit du corps : « En organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 24–27). Comme Corps du Christ nous avons pour vocation aussi d’être attentifs les uns aux autres, cherchant à être pour les autres un bon exemple, cela, avec beaucoup d’humilité et de modestie.
Chers amis,
Nos ancêtres dans la foi nous enseignent ceci : une âme qui s’élève élève le monde. Cela est vrai particulièrement pour la vocation des consacrés. En effet parmi les engagements quotidiens du consacré, il y a celui de la prière où la dimension de l’intercession est déterminante. Le consacré, par définition, s’unit à Jésus dans son offrande pour le monde. Et donc le consacré a un sacré devoir de prier non seulement pour lui-même mais aussi pour le monde. S. Ambroise, dans l’un de ses commentaires notamment celui sur Abel et Caïn écrit « Apprends qu’il faut prier avant tout pour le peuple, c’est-à-dire pour tout le corps, pour tous les membres de ta mère, et c’est la marque de la charité mutuelle dans l’Église. Car, si tu demandes pour toi, ta demande ne vaudra que pour toi. Et si chacun prie seulement pour soi, celui qui prie est moins agréable à Dieu que celui qui intercède pour les autres. Mais si chacun prie pour tous, tous alors prient pour chacun. »
Sœur Marie-Adèle,
De l’évangile que vous avez choisi pour la messe de votre oui définitif il faudrait en faire une lecture symbolique. A l’écoute de la Vierge Marie, remplissez d’eau les jarres du néant que constitue votre personne et les riens que constitue votre vie de service et en communauté sans trop vous demander ce que cela vaut. Comme à Cana le Seigneur saura en faire quelque chose de beau, d’utile et d’éternel.
Chers jeunes
Il est possible de faire comme sœur Adèle. Il suffit d’ouvrir votre cœur et être attentifs à Dieu qui vous habite et vous parle. Le diocèse de Kara vient de publier un livre pour aider les jeunes à découvrir et répondre, chacun à sa propre vocation.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Et que Dieu tout-puissant vous bénisse le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.







