Consécration de la chapelle Saint Paul au Centre Pastoral Mgr Bakpessi, lieu de ressourcement des Prêtres, consacrés et hôtes dudit centre
Homélie du Mgr Jacques Danka LONGA à la messe de consécration

Homélie
La question essentielle que tous nous nous posons est la suivante : Pourquoi cette chapelle ?
La genèse du projet.
En 2019 le diocèse de Kara a été durement éprouvé, selon nos vues humaines, avec le décès de deux (2) de ses prêtres, dans la fleur de l’âge : le P. Pierre ASSOTY, dans la nuit du 18 au 19 juillet ici au diocèse et le P. Dieudonné SONTA en Italie. L’université salésienne où étudiait le P. SONTA a encouragé le diocèse de Kara à réaliser quelque chose en l’honneur du père défunt. Les consulteurs réunis proposèrent unanimement la construction d’une chapelle au Centre Pastoral Mgr BAKPESSI (CPB). Cette chapelle serait construite non seulement en l’honneur de SONTA mais des deux (2) prêtres défunts : PIERRE ET DIEUDONNE.
Une fois la décision prise cela a été communiqué à l’université qui a adhéré et promis d’aider à la construction de la chapelle. Mais, entre-temps, la covid-19 est passée par-là et le doyen de la faculté où étudiait Dieudonné a été affecté. La conséquence est que la réalisation du projet a traîné dans le temps. Car il fallait trouver les moyens. Au gré de la Providence, petitement, lentement, les travaux ont été réalisés.
Donc cette chapelle a été voulu en l’honneur de nos deux (2) prêtres, suite à la proposition de l’Université. Elle est donc la réalisation d’un vœu, d’une promesse faite vis-à-vis des défunts, un engagement pris. Il fallait tenir la promesse.
Que représente cette chapelle ?
La décision de construire cette chapelle s’explique par la volonté d’en faire un symbole dans l’édification de l’Eglise communion. En effet, le CPB est un lieu où le diocèse entier a des rassemblements : réunions, rencontres des mouvements d’action et groupes de prières. CPB, un nom, un programme. En donnant ce nom à ce lieu, Mgr Ignace rendait hommage au premier Evêque africain de tout le septentrion et inscrivait dans le même temps le service d’évangélisation du diocèse de Kara dans la longue et riche histoire de l’Eglise et de la succession apostolique ininterrompue depuis l’ère apostolique. Centre pastoral, sa vocation est d’être comme le cœur de Jésus ouvert, d’où jaillissent l’eau et le sang précieux qui irriguent, inondent, purifient, lavent et sanctifient les hommes et particulièrement les natifs et les habitants de ce diocèse. Merci à Mgr Ignace pour ce centre. Hommage et mémoire. Le jubilé d’eau de l’arrivée des premiers missionnaires à Tchitchao, nous donne l’occasion de rendre à notre tour hommage à nos deux premiers Evêques : Ernest et Ignace.
Que représente cette chapelle ?
Le plan a été inspiré par l’idée de trouver quelque chose qui renvoie à l’Esprit Saint, en pensant au fait que l’Eglise communion n’est possible que grâce à l’Esprit Saint. Car « chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12, 7).
Ainsi, la chapelle a la forme d’un oiseau en plein vol. Cela renvoie à la colombe du livre de la Genèse, mais aussi à la colombe qui est descendu sur Jésus au baptême (Cf. Mt 3, 16). Le bec c’est le chœur où se trouve l’autel, les ministres ; les ailes sont d’une part la sacristie puis la chapelle du saint sacrement, chapelle d’adoration d’autre part.
La chapelle S. Paul est donc signe et symbole de l’Eglise communion au diocèse de Kara. D’après les avis du collège des consulteurs ce jour-là, en plus de cette chapelle, il faudra dresser un mur sur lequel l’on écrira la prière du Pater en différentes langues particulièrement les principales du diocèse de Kara, car chacune d’elle est une manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous, chacune d’elle est expression de l’unique Esprit. Cela veut dire que le projet doit encore se poursuivre au gré de la Providence.
La chapelle S. Paul a pour objectif d’être un oasis de paix, un lieu où le presbyterium, les consacrés célèbrent la liturgie des heures et l’eucharistie lors des recollections et autres rassemblements : formation permanente, Journées du presbyterium, Journées pastorales diocésaines.
La chapelle sera ouverte aux activités génératrices de revenus tels les mariages, baptêmes ou autres célébrations.
Chers amis,
S. Paul nous dit dans la 2e lecture de ce jour que par Jésus et grâce à Lui« en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint.»
L’Eglise que nous formons est un corps, une famille où chacun a sa place et sa mission, sa personne, sa personnalité et son rôle. S’il est vrai que pour Dieu et devant Lui, aucun de nous n’est indispensable, il est tout aussi vrai que le devenir de l’Eglise, l’image de notre diocèse dépend de chacun de nous, à la place où il se trouve.
« Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : ‘’Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce.’’ Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : ‘’Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ?’’ Jésus leur répondit : ‘’Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.’’ Les Juifs lui répliquèrent : ’’ Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais !’’ Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite » (Jn 2, 13–25)
L’Eglise est le corps du Christ. Tous les membres de l’Eglise sont unis entre eux en Jésus. Tous et chacun nous avons la grave responsabilité de faire en sorte que le corps que nous formons soit en bonne santé ; qu’il soit la maison du Père et qu’il ne devienne pas une maison de commerce indigne de Dieu et de sa louange.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.












