Un fils de Siou au service de sa paroisse : le Père Matthias DOURMA intronisé curé


Le dimanche 14 septembre 2025, en la fête de la Croix Glorieuse, la paroisse Immaculée Conception de Siou a vécu un moment de grâce et de joie avec l’installation de son nouveau curé, le Père Matthias DOURMA. Fils du terroir, il succède au Père Bienvenu BATAWILA, appelé à d’autres fonctions.
La célébration eucharistique, présidée par Mgr Jacques Danka LONGA, évêque de Kara, a rassemblé une foule de fidèles venus de Siou et d’ailleurs pour accompagner l’événement. Dans son homélie, l’évêque a rappelé le sens profond de la Croix glorieuse, signe de victoire et de salut, avant d’inviter le nouveau curé à exercer son ministère dans la fidélité, l’humilité et l’amour pastoral.
Mgr Jacques Danka LONGA a également exhorté les fidèles à accueillir et soutenir leur nouveau pasteur, rappelant que la mission de l’Église se vit dans une communion fraternelle et une coresponsabilité partagée. la cérémonie s’est achevée dans une ambiance de fête.
voici l’intégralité de l’homélie de Mgr Jacques LONGA
En ce dimanche 14 septembre, l’Eglise célèbre la fête de la CROIX Glorieuse. Elevons nos cœurs et nos yeux vers Jésus suspendu sur la croix. Disons-lui merci d’avoir accepté mourir de cette mort pour nous pécheurs. C’est ce jour que la Providence a choisi pour la présente messe où le Père Bienvenu BATAWILA passe le témoin au Père Matthias DOURMA.
Père Bienvenu, curé sortant, je vous remercie pour le temps de votre permanence sur cette paroisse au service des fidèles. Après S. Eloi, vous avez accepté, avec joie, la charge de curé de la paroisse Immaculée conception. Vous y êtes arrivé comme pasteur. Avec l’expérience vécue votre compréhension du ministère pastoral s’est, à coup sûr, considérablement, approfondi et enrichi. Il faut en rendre grâce à Dieu.
Et vous père Matthias,
Vous êtes déjà passé ici en tant que prêtre, pasteur. Vous y revenez en tant que curé. Entre temps vous avez fait beaucoup d’autres expériences, dans les services diocésains, l’accompagnement des séminaristes, la conduite des âmes particulièrement dans les paroisses Christ-Sauveur, S. André. C’est vrai, partout où Dieu nous envoie il y a deux constantes, à savoir : les hommes et l’Evangile à annoncer aux hommes. Cependant les circonstances de lieux et de temps sont déterminantes pour notre mission. La paroisse Immaculée d’il y a 25 ans n’est pas la même que celle d’aujourd’hui. Il vous faudra vous réinventer en tant que fils de ce milieu, en tant que personne humaine, en tant que prêtre, en tant que curé. Cela ne pourra se faire que les genoux pliés devant le saint sacrement, le chapelet dans la main et l’oreille et le cœur tendus pour écouter Dieu et les hommes. Il vous faudra réapprendre à écouter vos fidèles. Ecouter c’est d’abord faire de la place dans votre cœur à celle ou celui qui vient vers vous, c’est mourir à vous-même, vous faire petit pour laisser l’autre se dire, se livrer, s’exprimer et s’exposer. Cela demande stabilité en paroisse, patience, courage, prudence et persévérance, le tout dans un climat de bonne organisation. Vous êtes curé, vous avez charge d’âmes, c’est vrai. Mais vous n’êtes pas seul. Il y a le ou les vicaires, les personnes consacrées, les différents organes de consultation : Conseil pastoral paroissial, Conseil paroissial pour les affaires économique, les mouvements et groupes de prières, les catéchistes, les Communautés chrétiennes de Base. Faites-vous proche d’eux, de chacun et de tous. Les fidèles ont besoin de sentir leur pasteur proche d’eux d’une proximité humaine et spirituelle.
Chers fidèles, mes sœurs, mes pères, chacun de nous est une parole de Dieu offerte aux autres, un rayon de la bonté, de la sagesse et de la science de Dieu car, chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. Prenons bien conscience de cela et cherchons à nous valoriser mutuellement en respectant la place, les dons, les responsabilités et les compétences de chacun.
« En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : ‘’Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme’’. » Nicodème est un homme religieux bien versé dans la connaissance de sa religion juive. Cependant il sent en lui une soif, un manque. Il va à Jésus pour poser des questions. Dans la personne de Jésus Nicodème semble trouver une oreille attentive, une eau vive qui étanche sa soif, petitement, lentement. Jésus dit à Nicodème ’Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme’’. » Ne peut vraiment parler de Dieu que celui qui vient d’auprès de Lui, JESUS. C’est Lui que l’Eglise propose aux hommes. Nous qui l’avons trouvé restons fermement attachés à Lui. Dans la lettre aux Colossiens S. Paul dit justement : « menez votre vie dans le Christ Jésus, le Seigneur, tel que vous l’avez reçu. Soyez enracinés, édifiés en lui, restez fermes dans la foi, comme on vous l’a enseigné ; soyez débordants d’action de grâce. Prenez garde à ceux qui veulent faire de vous leur proie par une philosophie vide et trompeuse, fondée sur la tradition des hommes, sur les forces qui régissent le monde, et non pas sur le Christ. Car en lui, dans son propre corps, habite toute la plénitude de la divinité. En lui, vous êtes pleinement comblés car il domine toutes les Puissances de l’univers » (Col 2, 6–10).
Poursuivant son enseignement/révélation à Nicodème Jésus dit « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Père Matthias
et chers fidèles, voilà esquissé à grands traits la figure de Jésus en qui nous avons mis notre foi. Il nous indique la voie à suivre. Quelle que soit notre vocation et notre mission dans l’Eglise et dans le monde, nous ne pourrons arriver jusqu’au bout du voyage en vainqueurs qu’en empruntant l’unique et seule voie : LA CROIX : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : ‘’Jésus Christ est Seigneur’’ à la gloire de Dieu le Père. »
Apprenons vous et moi à chanter ce cantique chaque jour pour nous laisser envahir et inonder par le cœur et l’esprit de Jésus.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
Ensemble pour le Christ. Ensemble pour notre diocèse.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara




