HOMELIES PRONONCÉES PAR Mgr JACQUES DANKA LONGA AU COURS DE LA VISITE PASTORALE A LA PAROISSE BON PASTEUR-KARA
Samedi 29 : Sainte Catherine de Sienne
Aujourd’hui nous célébrons une sainte : Catherine de Sienne. C’est une femme. Elle est morte à 33 ans. Durant sa vie s’est efforcé d’aimé le Christ en aimant aussi l’Eglise. Dans ce sens elle a prié beaucoup pour le pape. L’amour de Dieu renvoie à l’amour de l’Eglise. L’amour de Dieu et l’amour du prochain sont deux (2) faces de l’unique médaille que constitue la foi. Vous ne pouvez pas prétendre aimer Dieu en méprisant l’Eglise. Vous ne pouvez pas grandir dans l’amour de Dieu sans que croisse en vous l’amour de l’Eglise. La raison est simple : l’Eglise est le corps du Christ. Prenons l’exemple de S. Paul. Sur la route de Damas Paul entend une voix lui dire : « Saul, Saul pourquoi me persécutes-tu ? Paul répondit « qui es-tu ? » La voix reprit : « Je suis Jésus de Nazareth que tu persécutes ». En fait Paul, nous le savons, persécutait les chrétiens. Qui touche aux chrétiens touchent à Jésus car l’Eglise c’est le Corps du Christ. Lui-même, parlant de son retour dans la gloire affirme : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40).
« À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : ‘’Voulez-vous partir, vous aussi ?’’ Simon-Pierre lui répondit : ‘’Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu.’’ »
Nous sommes ici au chapitre 6 de S. Jean. Jésus après la multiplication des pains, donne un enseignement sur le pain de vie qui descend du ciel. Et il affirme : « si vous me mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour » Parmi ceux et celles qui le suivaient il y en a qui ont dit « cette parole est dure ». Et alors beaucoup cessèrent de le suivre. C’est alors que Jésus se tournant vers ces apôtres leur demande : « voulez-vous partir vous aussi ». Jésus a besoin de personnes sûres ; des personnes sur qui Il peut compter. Il a besoin de personnes qui l’écoutent et accueillent ses paroles en totalité même quand elles paraissent dures, difficiles à comprendre et à accepter. Il n’est pas facile d’être chrétien. Cela n’est pas facile comme cela n’a pas été facile pour Jésus de vivre au milieu des hommes ne cherchant et n’accomplissant que la volonté de son Père. Pour avoir cherché à être fidèle à son Père jusqu’au bout Jésus a rencontré et assumé avec courage et librement la croix. La vie chrétienne, disait un Evêque, est une médaille : sur une face c’est la grâce et sur l’autre face c’est la croix. A chaque grâce correspond une croix.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.
Dimanche 30 avril, dimanche du Bon pasteur, Journée de prière pour les vocations.
Père Zéphyrin LODIGUENA, curé de cette paroisse
Père Salomon, vicaire épiscopal chargé de la vie consacrée et vicaire de cette paroisse
Chers candidats à la confirmation
Vous membres du Conseil Pastoral Paroissial (CPP).
Chers membres du Conseil Paroissial pour les Affaires Economiques (CPAE)
Chers catéchistes et vous tous qui êtes venus de toutes les communautés chrétiennes de la paroisse
Chers jeunes et chers tous
Avec vous et en votre nom je dis merci au Seigneur pour ces jours qu’Il nous donne dans sa Providence. L’œuvre de Dieu se réalise lentement, petitement mais sûrement dans le quotidien de la vie de chacun d’entre nous et dans les réalités de nos familles, de nos Communautés Chrétiennes de Base (CCB) et celles de nos différents milieux de vie.
Dieu est et veut être présent dans les moindres réalités de la vie et de l’histoire des hommes. Depuis l’Incarnation du Fils de Dieu, l’histoire des hommes, la vie des hommes est le lieu de la révélation et du don de Dieu. Prenons donc au sérieux notre quotidien. Ne négligeons rien de notre vie. Offrons tout à Dieu et vivons tout avec la certitude que Dieu s’en sert pour l’accomplissement de son œuvre d’amour. Pour celui qui croit, il n’y a rien qui soit soustrait à l’action sanctificatrice de Dieu. Ainsi, il nous faut croire, par exemple, que durant ces de visite pastorale, Dieu est présent et agissant. Vivons donc les différentes rencontres et les différentes activités en étant conscients que Dieu est à l’œuvre pour notre sanctification personnelle et pour l’avancement de son Royaume, dans cette paroisse, dans le diocèse et dans le monde entier.
Chers jeunes, chers confirmands, chers amis
Nous sommes au dimanche 30 avril, 4e dimanche, dimanche du Bon Pasteur, dimanche de prière pour les vocations sacerdotales. En cette 60 journée, le message du pape François a pour thème : « Vocation : grâce et mission ». Ainsi, l’appel du Seigneur est une grâce, un don mais en même temps cet appel est un engagement, engagement à partir, sortir de soi et de chez soi[1]. Aucun jeune ne devient prêtre pour lui-même. On devient prêtre pour les autres, par amour des autres, pour la communauté et pour l’Eglise. Devenir prêtre c’est être pour les autres, se livrer au monde, se livrer soi-même pour les autres ; remettre sa vie, son histoire entre les mains de Dieu pour qu’Il en fasse ce qu’Il veut ; pour qu’Il la conduise comme Il veut cela, à travers l’Eglise. Le prêtre est pour la communauté ecclésiale. La communauté ecclésiale se sent et doit se sentir concernée, interpellée par le prêtre, tout prêtre. Voilà pourquoi l’Eglise entière prie pour les vocations sacerdotales. Prions donc en ce jour pour les aspirants-séminaristes, les grands séminaristes. Je saisis l’occasion pour vous dire merci au nom des grands séminaristes, ceux de votre paroisse, ceux que vous accueillez en stage et ceux que l’un ou l’autre aide, accompagne. Que Dieu nous donne les forces et les moyens pour mieux nous organiser afin de mieux réponde à nos devoirs et responsabilités dans ce domaine des vocations sacerdotales. En priant pour les vocations, en effet, nous devons nous sentir tous interpelés, nous c’est-à-dire paroissiens, vous les jeunes, nous prêtres. Nous voulons des prêtres, deux (2) trois (3) pour nos paroisses. C’est une bonne chose. Cependant nous devons nous rappeler ceci : ce que nous donnons à voir et à entendre du prêtre rejaillit sur les jeunes. Et nous jeunes, nous qui sommes indifférents, nous qui critiquons, nous qui hésitons, nous qui doutons livrons-nous au feu de l’Esprit Saint. L’Esprit nous purifiera. Il purifiera nos cœurs, nos mentalités, notre regard sur les prêtres et sur l’Eglise.
La vocation engage chaque jeune à se poser la question suivante : QUEL SENS DONNER A MA VIE ? Jeune en ce jour, pose-toi cette question : « quel sens est-ce que je donne à ma vie ? »
Permettez chers jeunes et confirmands que je partage avec vous l’histoire d’un jeune homme. Appelons-le Joachin.
Après les sondages pour la confirmation qui devait avoir lieu à la solennité de la Pentecôte, un Evêque a voulu s’entretenir personnellement avec les confirmands dont il a été lui-même catéchiste. C’est ainsi qu’il les reçus tous, un à un. Quand ce fut le tour de Joachin, l’entretien porta non pas sur le sondage mais sur tout autre chose. Ecoutons plutôt. D’entrée de jeu l’Evêque demanda à Joachin : « Quelle classe fais-tu ? » « Je suis en terminale » répondit-il. « Que penses-tu faire après le baccalauréat ? » Joachin répondit : « J’avais le désir de devenir prêtre. Mais, depuis, ce désir m’a quitté ; Après le bac je veux aller à l’université. Au bout de trois (3) années, j’espère avoir la licence pour m’engager dans la fonction publique afin d’aider mes parents qui ont beaucoup souffert pour moi. » L’Evêque, souriant, répliqua : « le désir, voilà une manière pour Dieu d’attirer à Lui » Partant de là, l’Evêque entretint le jeune sur la vocation sacerdotale. Il le fit avec une telle conviction sans toutefois forcer qu’en sortant de là le jeune homme n’était plus le même. Plus tard Joachin se souvenant de cette rencontre dira : « Ce jour-là je me posai pour la première fois de mon histoire la question du sens à donner à ma vie. Ma vie quelle sens elle a ? Quelle poids, quelle orientation je veux lui donner ? Travailler gagner de l’argent oui. Mais est-ce tout ? »
Aujourd’hui Joachin est prêtre. Et il ne s’en plaint pas.
Chers amis,
La vocation, en réalité est réponse à la soif de bonheur qui habite le cœur de l’homme. Répondre à sa vocation c’est donner un sens à ma vie. Quel poids quel goût, quelle saveur est-ce que je veux donner à ma vie ? En cherchant à répondre à ces questions, il est fort probable que tu découvres et réponde à ta vocation.
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Chers tous,
Jésus est le bon pasteur qui nous conduit. Faisons-Lui confiance.
Chers prêtres
Merci pour le service de l’Evangile que vous rendez dans cette paroisse. Vous et moi nous avons à reproduire les traits du bon pasteur au milieu du peuple à nous confier. Efforçons-nous avec nos qualités et nos défauts, nos forces et nos faiblesses. Le cœur du bon pasteur et ses bras sont ouverts à tous, pour tous et pour accueillir tous, sans exclure personne. Le Bon pasteur connaît ses brebis et appelle chacune par son nom. Evêque, prêtre tu dois t’efforcer de connaître autant que faire se peut les personnes qui te sont confiées, leurs goûts, leurs besoins, leurs faiblesses, les richesses inouïes enfouies en chacun.
Chers parents,
Si Jésus frappe à la porte de l’un de vos enfants, aidez-le à répondre adéquatement à cet appel.
Et vous fidèles de cette paroisse,
Priez pour vos prêtres. Aimez-les. Soutenez-les. Ecoutez-les en ce qu’ils peuvent vous dire au nom de Dieu et de son Eglise.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.
Lundi 1er mai : Messe à la station mère
Père curé
Père vicaire,
Chers amis,
Avant toute chose merci au Seigneur pour le don de ce jour, premier mai, fête de S. Joseph, travailleur. Aujourd’hui s’ouvre devant nous le 5e mois de l’année 2023, mois dédié à Marie, la Mère de Jésus, Mère de l’Eglise et Mère des hommes, notre Mère. A elle et à son époux Joseph je confie les travailleurs du monde entier, les personnes, les institutions et tous les acteurs impliqués dans le monde de l’emploi et du travail. Bonne fête à vous, frères et sœurs engagés dans le monde du travail. S. Paul dans sa 2e lettre aux Thessaloniciens enseigne : « Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné. » (2Th 3, 10–12). Selon cet enseignement le chrétien doit être une personne qui aime le travail. La paresse et l’oisiveté doivent être exclues du vocabulaire et de la grammaire de vie du chrétien. Et quand on parle de travail ne pensons pas seulement au fait d’être engagé avec un salaire à la fin du mois. Il y a bien sûr cela. Mais au-delà de cette dimension, il est ici question de mettre nos talents et nos compétences au service de l’humanité entière. Chacun de nous regorge de talents. En effet, Dieu a déposé en chacun de nous des dons, des talents. Nous avons pour mission, chacun pour sa part, de découvrir nos talents et de les mettre au service des autres. Le travail, quel qu’il soit est une haute forme de charité fraternelle. Faire bien son travail épanoui l’homme, le fait grandir, l’ennoblit et le rend participant du Dieu Créateur de toute chose. C’est dans ce sens que S. Paul écrit : « Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez. » (Col 3, 23–24).
Chers amis,
Cultivons tous ces valeurs liées au travail : honnêteté et tempérance, force et prudence, courage, patience et persévérance. Aidons Dieu dans son engagement en faveur de la personne humaine. A travers notre travail, œuvrons à l’avènement d’un monde nouveau, avènement du Règne de Dieu. Tous nous avons à imprégner les réalités terrestres de l’esprit de l’Evangile, de l’Esprit du Christ. Il me plaît de terminer mon propos en faisant appel à la parabole des talents : « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
« Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” » (Mt 25, 14–21. 24–30).
Chers amis,
Comme nous le constatons, en termes de talents reçus de Dieu il n’est pas question de quantité. Les serviteurs ont reçu chacun quelque chose. Le problème est de faire travailler selon les talents reçus. Ainsi, en principe il ne devrait pas y avoir de jalousie ou d’envie. Il est, en définitive question de l’effort pour faire fructifier ce que tu as reçu. « A chacun il est donné de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12, 7)
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père et le Fils et le Saint Esprit. Amen.
Seigneur donne-leur le repos éternel et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu’ils reposent en paix. Amen.
ENSEMBLE POUR LE CHRIST. ENSEMBLE POUR NOTRE DIOCESE.
+ Jacques Danka LONGA
Evêque de Kara.
[1] Pape François, Vocation : grâce et mission, message pour la journée mondiale des missions, 30 avril 2023, 4e dimanche de Pâques, dimanche du Bon pasteur.